De notre confrère Adama Diarra
Le chef d’Aqmi sort de l’ombre
Depuis des décennies, Abou Zeid, l’homme dont on entendait que le nom est sorti de l’ombre pour accuser les autorités françaises à travers une vidéo envoyée à la rédaction de Saharamedia (journal en ligne mauritanien). Cet homme fluet et de petite taille a annoncé dans l’enregistrement vidéo de quatre minutes que « les otages sont jusqu'à présent vivants », avant d’assurer que « l’arrêt des négociations et leur blocage total relèvent de la responsabilité de la France. Quant à nous, nous sommes pour les négociations et nous l’avons dit aux Français voici un an déjà ».
Le preneur d’otage conclut : “la France n’a pas daigné répondre jusqu'à présent à notre offre de dialogue ». Mais derrière cette sortie médiatique se cache un véritable embargo sur l’une des plus importantes sources de financement de d’AQMI : le refus de paiement de rançon par les nouvelles autorités françaises. L’argent offert par les pays occidentaux pour libérer leurs citoyens sert, on le sait, à renforcer le réseau d’AQMI et de ses démembrements (Ansardine, MUJAO). Pour la libération des huit otages français détenus dans le Sahara, les détenteurs exigent le paiement de plus de cent millions d’euros. Depuis l’occupation des régions du Nord, les groupes islamistes ont recruté des centaines de mercenaires venant de toute la sous-région et des pays maghrébins et leur prise en charge demande beaucoup d’argent.