Paris le 16 décembre 2012
Le Front du Non
à la nouvelle Constitution (FNC) condamne avec fermeté l’arrestation et la
«démission aidée", le mardi 11 dernier, du Premier ministre –Monsieur
Cheick Modibo Diarra.
Cette "démission
justifiée" est une resquille du capitaine Amadou Haya Sanogo,
signataire agissant unilatéralement en violation de l’Accord cadre du
6 avril 2012, auquel il doit pourtant la légitimité dont il jouit et abuse.
La Constitutiondu
25 février 1992 (en vigueur) est également foulée au pied.
Ni le capitaine
Sanogo ni le Premier ministre qu’il a déposé, ne sont des représentants élus de
la souveraineté nationale car, depuis le 6 avril 2012, le Mali est régi par la Constitution
(avec ses institutions) consolidée extraordinairement par l’Accord
cadre (avec ses exceptions).
Selon l’article
26 de la Constitution, « La souveraineté nationale appartient
au peuple tout entier qui l'exerce par ses représentants ou par voie de
référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer
l'exercice. »
Alors, de qui
se moque-t-on dans ce Mali occupé dans le nord par des étrangers et dans le sud
par des indigènes ?
Pour toute
réponse, les gesticulateurs et vociférateurs habituels se terrent dans un
mutisme circonstanciel intéressé, espérant, dans le tréfonds de leur âme, être
associés au prochain banquet transitoire.
Les vautours de
la République ne condamnent ni n’approuvent clairement l’événement, guettant le
sens du vent et prêtant l’oreille. Ils attendent pour manifester leur grande
complicité amorale, enrobée dans l’indignité des actes égocentrés au détriment
de tout sentiment patriotique et de toute compassion pour les victimes sous
occupation.
Mais, «
quand les réserves de beurre alimentaire seront toutes épuisées, les plats
seront nécessairement assaisonnés avec la lotion de corps ! » (proverbe
bambara)
Que ceux et
celles de la société civile et des partis politiques, ceux et celles des "forces
vives" de la nation, ayant donné implicitement leur caution à ce coup
de force contre l’institution "le Premier ministre", sachent et retiennent
que, à ce rythme-là, leur tour pourra être le suivant dans cette "foire
aux chats" maliano-malienne.
La question ne
saurait se borner au fait d’aimer ou de détester la personne du Chef du
gouvernement, d’apprécier ou non la personnalité de Cheick Modibo Diarra.
Que ce dernier
ait tenté d’être rigoureux jusqu’à en devenir rigide, qu’il se soit méfié des "forces
vives"nombrilistes et sans éclat au point de s’enliser dans un
aveuglement inexcusable, ces prétextes restent courts et trompeurs !
L’article 38 de la Constitution dispose
: « Le Président de la République nomme le Premier Ministre. Il met fin à
ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement
(…)»
Ce n’est pas ce qui s’est passé à Bamako le mardi 11 décembre!
Aussi, au nom
de la postérité et de tous nos martyrs, le Mali conscient et démocratique
attend les explications dignes et crédibles de ceux qui ont "démis pour
arrogance et suffisance" le Chef du gouvernement, en continuant de se
cacher derrière leur petit doigt, sans jamais apporter la moindre preuve de
leur compétence ou de leur préoccupation vis-à-vis de la situation de notre
pays.
Nous attendons
nos Forces armées de défense et de sécurité dans les rues de Bamako, de toutes
nos villes et de nos villages, pour les sécuriser.
Mieux, nous les
attendions davantage et aujourd’hui les exigeons aussi et surtout dans les
dunes du Sahara, dans les montagnes de l’Adrar, dans les vallées et plaines
inondables du nord de notre patrie, pour porter, ne serait-ce, que la contradiction
aux envahisseurs que nous rêvons chaque jour hors de nos terres !
Dans les
circonstances exceptionnelles que traverse notre pays, le FNC demande au
capitaine Amadou Haya Sanogo, à ses compagnons d’armes et de faits, à tous les
soldats, hommes de rangs et officiers, d’œuvrer plutôt à :
- la réconciliation effective de l’Armée nationale
avec le Peuple qui l’a sécrétée ;
- la libération définitive du nord de notre pays du
joug des criminels et extrémistes religieux ;
- la sécurisation des personnes, des biens et des
terres pour un prompt retour des déplacés et exilés du fait de
l’occupation ;
- la restitution du pouvoir intégral aux "forces vives."
P/FNC
La coordination
"
Le Mali ou rien : Nous avons choisi ! "
Contacts : (00 33) .6 63 92 86 49
(00 33) .6 59 66 37 44
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